Ogh-mmi
Messages : 3 Date d'inscription : 13/05/2011 Age : 38 Localisation : France
| Sujet: Ogh-mmi Ven 13 Mai - 18:47 | |
| Ogh-mmi ft. Shen de Saihôshi par Noiry
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INFORMATION_______________
♦ Âge: 86 ans ♦ Lieu de naissance: Zoflie ♦ Race: Mizar Kappa ♦ Rang: Explorateur - Chef de clan ♦ Prédéfinis: oui [X] non [ ]
| PASSÉ__________________________________________« ... On ne peut menacer un individu et se soustraire aux conséquences.
♦ Histoire: L’histoire d’Ogh-mmi commença comme commence celle de tous les êtres vivants de l’univers, à savoir par une naissance. Néanmoins, cette naissance n’avait rien à voir avec ce que l’on peut connaitre dans les civilisations avancées. Au contraire, elle était même plutôt primitive, voire presque bestiale et il était possible de la comparer à celle d’animaux de la Terre aujourd’hui disparus depuis longtemps. Ogh-mmi ne sait rien de cette période de sa vie et de toute façon, il s’en moque. Mais, si par le plus grand des hasards, il cherchait à en apprendre plus, il supposerait qu’elle s’est déroulée comme celle de tous les autres Mizaris. Sa génitrice a du se retrouver enceinte et après plusieurs mois de grossesse, elle a très certainement du s’éloigner de son clan pour mettre bas. Il est difficile de certifier aujourd’hui ce qui s’est précisément passé ce jour-là, mais il semble évident que la femelle n’a pas tué son petit, résistant à son instinct primitif. Veillant à sa manière sur ce petit être chétif, elle lui a sans doute permis de se former rapidement, le nourrissant de charogne tout en lui faisant faire de l’exercice et cela dans le but de le ramener dans son clan.
Ogh-mmi ne se souvient pas vraiment de ce que fut sa vie durant ses premières années, mais ce n’est pas très grave puisque ça n’a aucune incidence sur ce qu’il est aujourd’hui. C’est peut-être même tout le contraire en fait. A l’époque où il n’était qu’un petit Mizari, il n’était rien de plus qu’une faible et frêle créature, presque sans défense. Ce n’était pas tout à fait vrai en fait, puisqu’en soi il était déjà un dangereux prédateur pour un grand nombre d’adversaires, mais il ne pouvait pourtant encore rien faire contre ses aînés. Sans oublier que lorsque l’on vit dans un clan sauvage et bestial, on doit toujours faire attention à bien garder sa place… Seulement voilà, la place des enfants et des jeunes est bien souvent au plus bas de la hiérarchie. Certains s’en contentent et ils demeurent des soumis jusqu’à leur mort, mais pour d’autres, cette place n’est pas la plus enviable et ils aspirent donc à remonter dans l’échelle hiérarchique, jusqu’à devenir eux-mêmes des mâles dominants. Il va sans dire que c’est là une tâche bien difficile à accomplir, principalement quand on a que quelques années de vie.
Pourtant, Ogh-mmi espérait y arriver un jour, bien qu’il ne sache pas trop quand ce jour viendrait. En l’attendant, il faisait tout ce qui lui était possible pour s’endurcir. Il participait par exemple aux chasses du clan en compagnie de sa génitrice et des autres femelles, cherchant ainsi à s’endurcir et à développer ses capacités au combat. Ce n’était pas vraiment évident parce qu’ils étaient des prédateurs absolus et que de ce fait, aucune créature ne pouvait lutter à armes égales avec eux. Ogh-mmi ne pouvait donc pas certifier de son amélioration dans le domaine martial, ni du fait que ses capacités lui permettraient de prendre l’avantage dans un combat contre un autre Mizari. Et c’est ce qui fait qu’il en a un jour payé les conséquences. En effet, quand il a enfin été capable de se défendre par lui-même contre les autres adultes du clan, il a tenté d’en prendre le contrôle, affrontant le mâle dominant dans un combat. Il pensait que le fait d’avoir déjà affronté un autre mâle l’aurait grandement affaibli, mais il se trompait. Malgré ses prouesses dans la lutte, Ogh-mmi fut vaincu et il n’eut d’autre choix que de mourir sur place ou de fuir. Lâchement, il choisit cette deuxième option, se servant de ses ailes pour s’éloigner aussi loin que possible du clan.
Longtemps, Ogh-mmi erra en solitaire, prenant garde à ne pas entrer sur le territoire d’un clan trop important tout en évitant les groupes de femelles en chasse. Il ne voulait pas se retrouver pris dans une confrontation trop risquée pour sa survie et il fallait avouer qu’à ce niveau, il s’en sortait plutôt bien. Toutefois, si la vie de solitaire lui avait permis de survivre, elle n’avait en rien étanché la soif qui l’assaillait toujours, l’envie si tenace de diriger un clan, sans que son rôle de soit remis en cause par un éventuel prétendant plus jeune. Il sentait toutefois que sa prochaine tentative serait la bonne, parce que la chasse en solitaire n’avait rien à voir avec la chasse en horde. En quelques années, il avait grandement développé ses techniques et il avait même du en apprendre de nouvelles pour s’attaquer à des proies vives ou imposantes. Puis lorsque vint le jour où il se sentit prêt, Ogh-mmi se mit en route, traquant le clan qui l’avait jadis forcé à fuir.
Il mit longtemps avant de le retrouver et même là, il ne fonça pas tête baissée dans le but de remporter sa bataille. Au contraire, il avait retenu les erreurs de sa première défaite et il en avait tiré les leçons qui s’imposaient. Un chef de clan ne devait pas être impulsif et sauvage, même si c’était la nature propre de leur race. Il devait plutôt faire preuve de réflexion et il se devait aussi d’être capable de prendre la bonne décision au bon moment. Il pensait en effet que c’était là le meilleur moyen pour ne pas perdre cette place si durement gagnée. Mais il semblait que l’actuel chef de clan ne voyait pas les choses sous cet angle et c’est pour cela qu’une fois le défi lancé, il attaqua de toute sa hargne et sa férocité cet être méprisable qu’il avait jadis vaincu. Ogh-mmi ne se battit pas, du moins pas au début. Il cherchait plutôt à esquiver les coups et à éviter sa cible, cela dans le but avoué de fatiguer son adversaire. Ce dernier allait inévitablement sentir les effets des coups donnés dans le vide et il deviendrait plus lent et moins précis. De cette manière, Ogh-mmi pourrait ensuite espérer avoir le dessus et le vaincre.
Par chance pour lui, pour une fois la pratique suivit la théorie et il remporta effectivement cette victoire qu’il espérait tant. Toutefois, même s’il avait vaincu le mâle dominant, ça n’en faisait pas encore réellement le chef pour autant. En effet, il allait sans doute aussi devoir lutter avec d’autres mâles qui chercheraient à chasser l’usurpateur qu’il était, parce qu’il était inévitable que certains d’entre eux se souviennent de lui comme de celui qui avait jadis perdu et fui. Avec eux, il allait devoir se montrer inébranlable et il allait sans nul doute devoir les tuer rapidement, pour calmer toute autre tentative de rébellion. Ainsi, lorsqu’un mâle trop sûr de lui s’avança pour le défier, il le mit à mort sans réelle cérémonie, imposant par la même occasion son statut auprès de tous. Il était devenu leur nouveau chef et par conséquent, il devait agir en tant que tel, à commencer par imposer son règne en tuant les enfants de l’ancien dominant. Ogh-mmi laissa toutefois vivre les femelles, parce qu’après tout, ce sont elles qui chassent, mais il leur fit clairement comprendre que leurs vies avaient aujourd’hui changé du tout au tout.
Au fil du temps, tous les membres du clan comprirent qu’Ogh-mmi était bien plus capable qu’il n’avait semblé l’être au premier abord. Il n’était pas vraiment comme les autres chefs qui profitent souvent de leur statut pour se prélasser au soleil et se nourrir des meilleurs morceaux au retour de la chasse. Au contraire, il participait activement à la chasse et il faisait toujours le nécessaire pour montrer que ses capacités au combat ne faiblissaient pas, cherchant ainsi à étouffer dans l’œuf toute tentative de prise de pouvoir à son encontre. Un tel comportement lui valut finalement d’attirer le regard d’une femelle du clan, Achomotth. Elle était belle, elle était féroce et elle savait s’imposer auprès de tous. Comme cela est de coutume chez les Mizaris, elle lui proposa une union par le biais d’un présent. Ogh-mmi l’accepta et c’est ainsi que le rite d’union débuta, des lamentations à la lutte que remporta le mâle, avec comme point d’orgue la pénétration qui symbolisait maintenant la possession de cette femelle.
Ogh-mmi se rendit bien vite compte que lorsque l’on sait s’imposer et se faire respecter, la vie de chef de clan n’est pas des plus compliquées. Au contraire, elle est parfois même plus simple que la vie des Mizaris situés au bas de l’échelle sociale, ces derniers devant faire face à tous ceux qui leur sont supérieurs. Mais la vie de chef impose aussi d’autres conditions, comme par exemple celle de prendre les décisions les moins évidentes. C’est ce qui arriva le fameux jour où un étrange Mizari se présenta auprès de clan. Il s’appelait Ephaeke et contrairement à ce que l’on pensait, il ne souhaitait en aucun cas combattre. Des propos qu’il tint, il expliqua qu’il aimait étudier et observer leur planète et tout ce qui s’y trouvait. Même si Ogh-mmi était curieux comme tous les Mizaris, il trouvait toutefois un tel comportement étrange… Quel intérêt y avait-il à connaitre les autres espèces vivantes, les plantes et les rochers ? Ca n’aidait pas à diriger un clan et ce n’était donc pas le plus important. Mais pourtant, Ephaeke semblait y trouver de l’intérêt puisque c’est l’étude de ces espèces qui le poussa à explorer les cieux. Et à ses dires, c’est ainsi qu’il trouva un nouveau territoire visiblement vierge. Dans un sens, Ogh-mmi était curieux de découvrir ce nouveau territoire, parce qu’il prouverait ainsi à tous ce dont il était capable. De plus, si aucun Mizari n’y vivait, il avait la possibilité de gagner un territoire bien plus grand que celui qu’il possédait aujourd’hui.
Nombreux furent donc ceux de son clan à suivre Ephaeke. D’autres vinrent de clans plus éloignés, mais en moins grand nombre, qu’ils eurent peur de ce voyage ou qu’ils n’en avaient pas la possibilité. Finalement, tous s’envolèrent à la suite du sage Mizari et ils voyagèrent longtemps jusqu’à ce lointain territoire, une étrange sphère dans le ciel. Quand ils finirent par y arriver, ils attendirent tous de savoir ce que déciderait Ephaeke, leur guide. Mais comme ça avait été le cas chez eux, le Mizari révéla qu’il ne souhaitait pas les diriger, que son seul but était d’observer et d’étudier. Il laissa donc sa place à un mâle qui deviendrait le chef du clan et ce fut Ogh-mmi qui fut choisi. Il semblait être le plus apte à accomplir cette tâche et comme ceux qui l’avaient suivi étaient les plus nombreux, cela semblait être un choix logique. Depuis, de nombreuses années se sont écoulées et les Mizaris cherchent toujours à en apprendre plus sur cette étrange terre qui ressemble tant à la leur, tout en étant en même temps bien différente. CARACTÈRE__________________________________________♦ + 5 qualités: curieux, réfléchi, relativement intelligent, autoritaire et grand combattant ♦ - 5 défauts: ambitieux, dur, féroce, fierté exacerbée et entêté ♦ Phobie: l’eau, qu’il ne connait pas ♦ Description: Ogh-mmi a toujours voulu devenir un chef de clan, parce que ce statut représente ce qu’il y a de plus grand dans leur culture. Pour y parvenir, il a développé un féroce esprit de combattant, tout en misant sur d’autres aptitudes comme la réflexion et le discernement – même si cela n’a rien de comparable avec ce qu’on retrouve chez d’autres races. Depuis qu’il a atteint le but qu’il s’était fixé, Ogh-mmi n’a jamais cessé de montrer ses capacités de chef dans le but de ne jamais céder sa place à un autre. Il a ainsi parfois fait preuve d’une extrême férocité, tandis qu’à d’autres moments, il a imposé le respect par une attitude plus noble et héroïque, où du moins l’équivalent mizari de ces notions. Cela aurait pu continuer ainsi, si le long voyage n’avait pas eu lieu. La curiosité naturelle d’Ogh-mmi l’a en effet poussé à se rendre dans ce lieu si lointain découvert par un explorateur, bien qu’il soit aussi certain que son ambition ait lourdement pesé dans la balance. Il espérait retrouver là un pays semblable à celui qu’ils quittaient et même si ce fut en partie le cas, il dut aussi faire face à des découvertes qu’il ne comprenait pas. Sa curiosité le poussait toujours à essayer de comprendre ces choses étranges, mais sa grande capacité de réflexion l’en gardait malgré tout à distance, comme si cela pouvait représenter un quelconque danger. Il était toutefois préparé à y faire face de son mieux.
♦ Orientation: hétérosexuel ♦ Statut civil: Marié à Achomotth PHYSIQUE___________________________________________
♦ Yeux: Gris ♦ Peau: Claire
| ♦ Cheveux: Gris cendre ♦ Marques particulières: De nombreux tatouages tribaux sur tout le corps. Leur signification est inconnue.
| ♦ Description: Ogh-mmi est grand, même selon les critères de son espèce. Toutefois, il n’est pas particulièrement imposant, et cela même si son corps est finement sculpté. Il ne faut toutefois pas se laisser tromper par cette carrure légère, parce que le Mizari reste toujours puissant et fort. Sa peau peut sembler claire, en comparaison des autres membres de son espèce, mais de nombreux tatouages d’aspect tribal tout en courbe et en pointe lui donnent un aspect mystérieux et étrange. Ogh-mmi ne saurait dire d’où ils viennent et aussi loin qu’il s’en souvienne, il les a toujours eus, comme s’ils faisaient partie intégrante de son identité, ou de sa seconde forme. Quant aux cheveux et aux yeux du Mizari, ils sont l’un comme l’autre d’un gris de cendre. La seconde forme d’Ogh-mmi est étrange et ne ressemble à rien de ce que l’on connait, du moins, par sur Zoflie. On pourrait lui trouver un aspect vaguement végétal, même si cela n’a pas réellement de sens, d’autant qu’on ne trouve pas d’arbre dans le désert. Cette forme semble constituée d’une multitude d’éléments liés les uns aux autres, ces éléments pouvant être assimilés à des lianes ou des tentacules vivants. Ces derniers, de couleur rouge, prennent une apparence humanoïde, mais ils sont aussi capables de modifier légèrement cette dernière, par exemple en faisant apparaître des ailes dans le dos. Sous cette forme, Ogh-mmi dispose de quatre doigts particulièrement longs et aiguisés ainsi que d’une mâchoire capable de s’ouvrir sur un angle supérieur à la normale et hérissée de plusieurs rangées de dents pointues. ET TOI ?_____________________________________________♦ Prénom: Philippe ♦ Âge: 25 ans ♦ Comment t'es arrivé ici ? Je m’y intéresse depuis un moment en fait, grâce au partenariat avec Dystopia. Mais je me suis finalement décidé à venir après avoir établi un partenariat avec mon propre forum x) ♦ Ton avis sur le forum: Il m’a l’air vraiment très travaillé et j’aime beaucoup le design (l) ♦ Un exemple de rp:
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Lukaz était dans un état particulièrement étrange. D’une certaine manière, il était accoutumé à ce genre de sensations, lui qui consommait ces produits que l’on appelle stupéfiants et qui vous plongent dans un état second plein de délires et d’illusions. Mais pourtant là, ça n’avait rien à voir. C’était différent… Il ne pouvait nier une chose, c’était qu’il était au bord du malaise. La nuit avait toujours eu un impact négatif sur son état général, autant physiquement que mentalement et ça n’allait pas changer de si tôt. De fait, bien que réelles, ses inquiétudes et autres craintes étaient aussi induites par cet état particulier. Mais cet état de mal-être était aussi largement aggravé par la blessure qu’il avait reçu un peu plus tôt dans la soirée. Une blessure qui le faisait souffrir mais qui lui offrait aussi une sorte de plénitude. Le sang qui s’écoulait de la plaie le réchauffait étrangement et il sentait que s’il le voulait, s’il se laissait partir, il sombrerait dans une sorte d’inconscience presque reposante. Un peu comme un rêve agréable qui lui ferait oublier tout ce qui le torturait. Ca semblait si facile, si proche. Il suffisait de fermer les yeux et…
Un geste le tira de ses rêveries. Un geste embrumé par la douleur mais qui signifiait que l’inconnue, puisqu’il semblait s’agir d’une femme, n’était pas encore partie. Allait-elle seulement le faire ? Il ne manquerait plus qu’elle s’intéresse à son état et qu’elle veuille le conduire aux urgences. Ca n’allait sans doute pas tarder à arriver et à ce moment-là, qu’est-ce qu’il pourrait faire ? Dans son état, pas grand-chose, si ce n’était tenter de la convaincre. Cela dit, il n’était pas non plus forcément en mesure d’argumenter brillamment pour s’en sortir. A croire qu’il s’était retrouvé perdu dès l’instant où elle l’avait vu tomber… Tout ça pour un portefeuille… Un vulgaire portefeuille ! Ne dit-on pas que qui sème le vent, récolte la tempête ? Il venait de gagner celle du siècle là. Peut-être même du millénaire tiens. Un semblant de rire s’étouffa dans sa gorge et le hoquet qui suivit lui arracha une grimace de douleur. Puis la jeune femme reparla. Elle avait la voix sûre, presque apaisante. C’était mauvais signe… Déjà que sa situation n’était pas la meilleure qu’on puisse espérer, si en plus il tombait sur une infirmière ou une docteure…
Perdre son temps… Oui, visiblement il le perdait bel et bien puisque la jeune femme n’en avait strictement rien à faire de ce qu’il voulait réellement. Dans un sens, il était vrai qu’une personne avec un minimum de conscience n’allait pas continuer son chemin en le laissant agoniser sur le trottoir, mais pour une fois, il aurait préféré tomber sur un vrai salop plutôt que sur le bon samaritain. Sa situation n’aurait alors pas été si désespérée. Quant au fait de dire quelque chose de constructif… Qu’y avait-il de plus constructif que de signaler vouloir être laissé seul ? Surtout quand cela avait pour but de protéger sa propre vie ? A priori rien, mais comme la jeune femme ne pouvait pas le savoir, elle en était toute excusée. Le conseil de ne pas se forcer pour rester avec elle était plutôt judicieux. D’autant que même s’il avait été tenté par cette inconscience réconfortante, il ne voulait vraiment pas risquer sa vie. Le pire pour lui serait de reprendre conscience dans une chambre d’hôpital. Alors non, il n’allait pas lâcher et comptait bien rester conscient. Lorsqu’enfin elle lui posa une véritable question qui attendait à priori une réponse, il mit un moment avant d’en saisir le sens réel. Et ce fut malheureusement bien trop long pour qu’il soit en mesure de dire non…
Bien trop rapidement à son goût, il sentit qu’on écartait le pan de sa veste et qu’une main se glissait sous sa chemise. Le contact de la peau, froide en raison de la température ambiante, le fit frissonner. Ce fut néanmoins une des rares sensations qu’il pouvait percevoir, son corps s’étant quelque peu engourdi au niveau de l’épaule. Ainsi, s’il ne sentait pas véritablement le contact des doigts qui parcouraient sa peau, il en sentait la fraicheur qui contrastait avec la faible chaleur de son sang qui empoissait ses vêtements. Tout en laissant une moue désapprobatrice s’afficher sur son visage, la jeune femme retira la compresse de fortune qu’il s’était faite à l’aide d’un morceau de sa veste. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour ralentir l’écoulement du sang et se donner une chance d’arriver chez lui vivant, avant d’être exsangue. Mais visiblement, ce n’était pas au goût de sa sauveuse. Elle montra toutefois des qualités que ne partageait pas nécessairement le commun des mortels, posant son regard sur la plaie sans même ciller. Une preuve de plus à mettre sur son éventuel statut de médecin…
Comme si elle avait l’habitude de ce genre de situations, elle le prévint de ce qu’elle avait l’intention de faire d’un ton calme et rassurant. Prenant soin de celui qui était, pour le moment, devenu son patient, elle l’aida à relever la tête pour lui offrir un coussin de son sac à main. Peut-être qu’elle n’avait rien de mieux à proposer, mais c’était de loin largement plus agréable que le dur et rugueux macadam. Cela dit, c’était un bien pour un mal… Parce qu’à peine avait-il posé la tête dessus que déjà ses mains s’affairaient sur son épaule. Il ne le ressentait que légèrement, mais un peu plus à chaque fois, comme si la vigueur regagnait son épaule à mesure qu’elle le palpait. Consciemment ou non, elle détournait malgré tout ses pensées de la situation, le forçant à réfléchir pour répondre à ses questions.
« Non… Pas d’autres blessures. Et… Me suis pas cogné, je crois. »
C’était d’ailleurs déjà bien suffisant d’avoir pris une balle. Si l’autre taré l’avait transformé en passoire, Lukaz doutait d’avoir seulement pu se déplacer jusqu’à ce trottoir. Quant au fait de s’être cogné, en théorie il supposait que non. Il n’avait rien senti en s’effondrant comme une merde, mais ce n’était pas pour autant qu’il n’avait rien. Vu l’état général dans lequel il se trouvait, un choc caché n’était pas impossible… Une pression sur son épaule le ramena vers la réalité des faits, une réalité froide comme la nuit, comme le bitume. Un froid que dissipait la tiédeur du sang… Et la chaleur humaine. Sans aucune raison, cette jeune femme avait tout laissé tomber pour s’arrêter et aider quelqu’un comme lui. Mais à bien y regarder, elle ne savait rien de ce qu’il était. L’aiderait-elle aussi si elle savait qu’il était un voleur ? Un drogué ? Et un mutant ? Une personne normale, sans doute pas. Mais qu’en serait-il d’elle ? Il n’avait pas le moindre moyen de le savoir et pourtant, il devait placer sa propre vie entre les mains de cette fille. Un choix difficile et qui venait avec son lot de conséquences.
Un instant de panique traversa le regard de Lukaz alors qu’une de ces conséquences pointait le bout de son nez. La question de le conduire aux urgences. Il était évident que s’il avait été quelqu’un de plus ou moins respectable, il aurait accepté la proposition sans le moindre souci. Mais là, il ne pouvait tout simplement pas. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’on le laisse rentrer chez lui et qu’on lui fiche la paix. Le reste, il s’en occuperait lui-même. Mais quelque chose lui disait que la jeune femme ne verrait pas les choses sous cet angle et il allait devoir se montrer très persuasif. Ce qui s’avéra d’autant plus nécessaire quand elle sortit son téléphone pour appeler les urgences. Toutefois, comme si une raison bien précise la faisait douter de son geste, elle attendit son approbation. Avait-elle déjà connu pareille situation ?
« Les urgences… Je sais que je devrais, mais je ne peux pas. Je m’appelle Lukaz. Mais s’il vous plaît, pas les urgences. Je ne vous oblige pas à rester avec moi. Je vais bien trouver le moyen de m’en occuper moi-même. C’est toujours mieux que d’aller dans un hôpital. Là-bas, ils vont forcément faire des tests et… Je ne peux vraiment pas prendre ce risque. »
Prononcer de tels mots, c’était comme de tout dévoiler d’un coup. Comme dire la vérité. Le pouvait-il seulement ? Avait-il le choix, en cet instant ? S’il révélait la vérité à cette jeune femme, elle pouvait décider de l’aider d’autant plus, comme elle pouvait décider de prévenir la police. Et dans son état, il ne pourrait de toute façon rien faire. Rien faire… Il savait aussi pertinemment que malgré ce qu’il s’entêtait à répéter, jamais il ne pourrait se soigner tout seul. Si elle le laissait là maintenant, nul doute qu’il finirait par se vider de son sang avant d’avoir pu faire quoi que ce soit. Quant à l’idée de demander l’aide de quelqu’un d’autre, c’était encore plus risqué que de se fier à elle. Après tout, elle s’était arrêtée. Elle devait donc avoir un bon fond. Peut-être que ce n’était qu’à l’égard des humains, mais comme elle n’avait pas fait mine de s’intéresser à ce sujet jusque là, Lukaz pouvait espérer qu’elle était juste gentille. Une qualité trop rare en ce monde et en cette ville pour la laisser filer. Il devait accepter l’aide qu’elle lui proposait, mais sans passer par la case urgence. Et pour ça, il n’avait qu’un seul moyen d’y arriver. Un moyen risqué… Mais pas d’autre choix. Il devait se fier à son instinct et rejeter ses éternelles habitudes de solitaire. Il devait faire confiance à cette inconnue.
« Je sais que vous voulez m’aider. Mais je dois éviter les hôpitaux. Parce que… parce que… »
Parce que je suis un mutant… Des mots terribles dans cette ville. Des mots qui pouvaient mettre fin à une vie. Des mots difficiles à prononcer devant une inconnue. Il existait toutefois une autre façon de le montrer. Fermant les yeux, Lukaz inspira profondément. Puis, s’appuyant de son bras valide, le gauche, sur le sol, il se redressa jusqu’à être en position assise. Il posa son regard sur la jeune femme. Elle était en partie voilée par la nuit, l’éclairage étant plutôt pauvre dans ce secteur de la rue. Mais elle avait l’air d’être plutôt jolie. Poussant un petit soupir, il glissa ses yeux jusqu’à son épaule dénudée. Dans la pénombre, le sang lui donnait un aspect noir, inquiétant. Et ça l’était en réalité. Un peu plus tôt, la jeune fille avait voulu voir ce qu’il en était des dégâts, mais nul doute qu’elle n’y avait pas vu grand-chose. Alors autant lui en donner l’occasion, maintenant. Approchant sa main gauche de son épaule droite, Lukaz se concentra légèrement pour y faire apparaître une petite boule lumineuse. Elle avait la taille d’une balle de golf et luisait intensément, ses couleurs variant entre le blanc éclatant et le jaune solaire. Elle éclairait non seulement la blessure, mais aussi Lukaz et la jeune fille face à lui. Tout en faisant ces quelques gestes, le jeune Français s’était forcé à parler… A s’expliquer… Pour qu’elle ne prenne pas peur et qu’elle n’appelle pas les autorités. Et si d’aventure elle le faisait, il n’aurait guère perdu plus que si elle l’avait amené à l’hôpital. Tout reposait sur elle maintenant.
« Voilà pourquoi je ne peux pas y aller. Ils ne savent pas que j’existe… Pour eux, je suis un fantôme. Aujourd’hui, je suis libre. Si vous m’amenez là-bas, qui sait ce qu’il se passera… Je ne vous demande pas de m’aider. Si vous ne voulez pas avoir affaire avec quelqu’un comme moi, vous pouvez partir. Essayez juste de m’oublier. Mais si vous vouliez rester… Je ne suis vraiment pas sûr de pouvoir m’en sortir seul avec ça… Et le temps de trouver quelqu’un qui accepte, je ne suis pas sûr d’être encore en vie. »
Reposant son regard sur le visage angélique que lui offrait sa sauveuse, il attendit le verdict de sa part. Mais comme elle n’était pas encore partie en hurlant à qui voulait l’entendre qu’un mutant blessé gisait dans la rue, c’était plutôt de bon augure. Il avait une chance qu’elle accepte de l’aider, d’autant plus qu’elle semblait s’y connaître en matière de blessures par balle. Le comble serait qu’elle soit elle-même un flic… Mais non, ça ne semblait pas possible avec un aussi beau visage ! Souriant à la jeune fille, Lukaz laissa disparaître sa sphère de lumière, la laissant se dissiper dans l’air froid qui se réchauffa légèrement.
« Peut-être qu’on pourrait essayer de bouger. C’est pas qu’il fait froid mais bon… Et j’ai peur que ma démonstration n’attire les mauvaises personnes. Si ça vous dérange, vous pouvez me laissez à la prochaine station de métro… Sinon, je vous suis. »
Il garda ce petit sourire, à mi-chemin entre le sincère et le forcé. Après tout, il faisait nuit et il ressentait encore les effets du manque de soleil. Puis comme le fou furieux avait maintenant sa came…
« Au fait… merci de vous être arrêtée. »
On pouvait être mutant, drogué et voleur tout en étant poli.
LE TEST____________________________________________Voici le test dont j'ai parlé à quelques reprises dans le contexte. Vous n'êtes pas "forcé" de répondre aux questions qui concernent directement une race autre que la vôtre, mais c'est tout de même plus impressionnant si vous le faites. Répondez rapidement. Les réponses aux questions sont faciles à trouver. - Spoiler:
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